TCHAD : LE JUDO EN VEDETTE
A n'en pas douter, le judo a tenu la vedette pendant plus d'une semaine sur les bord du fleuve Chari, au Tchad, puisque du 20 au 22 janvier 2012, s'est déroulé le Tournoi International de la Ville de N'Djamena qui a rassemblé six pays africains au cours d'un événement qui a vocation à prendre plus d'ampleur dans les années à venir. Au-delà des apparences et de l'impact indéniable qu'un tel événement a sur le développement du judo dans le pays et dans toute la région, ce sont toutes les activités liées directement ou indirectement au tournoi qui ont permis de faire de cette semaine, une grande fête du sport et du judo ainsi qu'une grande réussite.
3ème Tournoi de la ville de N'Djamena
Au "Pays de Toumaï, berceau de l'humanité", comme les Tchadiens aiment à appeler leur territoire, mais également au-delà des frontières du pays, le tournoi qui en est à sa troisième édition, est désormais connu sous l'appellation de 'TIVI D'JAM' pour 'Tournoi International de la Judo de la Ville de N'Djamena'.
C'est avec un grand sourire et dans son costume blanc rayonnant que le jeune président de la Fédération tchadienne de judo, Abakar Djermah, a accueilli chaleureusement ses invités ainsi que les délégations étrangères (Mali, Niger, République Centrafricaine, Cameroun, Gabon). Il faut dire que l'Union africaine de judo et tout particulièrement la Fédération internationale de judo ont fait des efforts notoires pour permettre au TIVI D'JAM de prendre son envol. De nombreuses étapes restent encore à franchir et beaucoup de travail attend le comité d'organisation tchadien pour faire du tournoi un rendez-vous incontournable du calendrier mondial dans les années à venir. Mais que de volonté et d'engagement de la part de tous les organisateurs, quelle abnégation et quelle prise de risques dans un contexte économique et structurel qui est loin d'être idyllique.
Comme partout, mais peut-être encore ici plus qu'ailleurs, la crise mondiale fait des ravages, les déplacements sont coûteux et difficiles et la moindre somme d'argent qui peut être économisée devient précieuse, alors il n'est pas simple de se lancer dans l'aventure d'un tournoi de judo international. "Si on ne risque rien, on n'obtient rien" rappelle sans relâche, le Président Djermah.
Et à force de travail et d'engagement, c'est la Fédération internationale elle-même, entraînée par son Président, M. Marius L. Vizer, qui s'est engagée à ses côtés en mettant à disposition matériel et ressources humaines pour donner une chance au développement du judo dans toute la région.
Une semaine d'activité
Avant et après que le Tournoi n'ait lieu (20-22 janvier 2012), de nombreuses autres activités et rencontres ont été organisées et la FIJ qui avait envoyé plusieurs experts chargés d'épauler le comité d'organisation, a multiplié les contacts sur place avec les autorités du pays. A peine descendu de l'avion en provenance de Paris, Thierry Loison, apportant le matériel offert par la FIJ pour le pilotage de la compétition (ordinateurs, caméra, logiciel…), s'est attelé à la mise en place de l'infrastructure du tournoi. De son côté, Nicolas Messner, directeur média et communication de la FIJ, dirigeait un séminaire avec les médias du pays. Plus de 50 représentants de la presse écrite, de la télévision et des radios ont ainsi fait le déplacement pour réviser les fondamentaux du judo et être en mesure de pouvoir commenter les compétitions, tandis que l'accent était également mis sur la dimension éducative du judo et sur son approche pédagogique.
Enfin, Gabriel Sapta, responsable du Centre FIJ de préparation olympique d'Alger, prenait en main la destinée technique de la fédération en encadrant, avant la compétition, un stage pour les entraîneurs, et après celle-ci, un autre pour les compétiteurs. Mis à part les athlètes qui sont déjà présents à Alger, dans l'optique des Jeux de Londres 2012, ces séances d'entraînement ont permis à la jeune génération montante du judo africain de découvrir le chemin qu'il leur reste à parcourir pour atteindre des sommets encore plus hauts.
Rencontres avec le Ministre des Sports
Nommé à son poste depuis le 11 janvier 2012 seulement, Haïkal Zakaria, est le nouveau Ministre de la Jeunesse et des Sports du Tchad. Le TIVI D'JAM tombait donc à point nommé pour que le Ministre prenne toute la dimension de ce sport qui fait de plus en plus parler de lui sur l'ensemble du territoire tchadien. A quatre reprises, les membres de la FIJ, emmenés par Hedi Dhouib, représentant du Président Marius L. Vizer et membre du comité directeur de la FIJ, eurent l'occasion de rencontrer M. Zakaria qui n'a pas manqué de souligner qu'il soutiendrait sans faille les disciplines qui montreraient autant d'engagement que la Fédération de judo. "Le judo tchadien fait aujourd'hui la fierté de tous. Quand on voit que nous sommes sur le point de qualifier une athlète pour les Jeux Olympiques de Londres, nous devons poursuivre les efforts pour mettre toutes les chances du côté de notre championne et pour soutenir le développement du judo à N'Djamena, mais également sur le reste du territoire national" a affirmé le Ministre. Karine Ngarlemdana qui fréquente actuellement le centre de préparation olympique de Alger qui est sous la responsabilité de Gabriel Sapta est en effet en passe de pouvoir être la première qualifiée de son pays pour le grand rendez-vous olympique. Si les jeux ne sont pas encore faits (il faut attendre les championnats d'Afrique de début mars), tous les espoirs sont permis.
Au cours des rencontres avec les autorité sportives et politiques (Ministère des Sports, Services du Premier Ministre, Comité National Olympique, Institut National des Sports…), M. Dhouib n'a cessé de rappeler l'importance qu'il fallait donner à la dimension éducative de notre discipline : "Faites entrer le judo à l'école ! Vous pourrez éduquez votre jeunesse grâce au sport". Un message auquel les autorités tchadiennes ont été visiblement sensibles et dont l'ensemble des médias s'est fait l'écho.
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3ème édition du TIVI D'JAM au Tchad |
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Séminaire avec tous les médias nationaux |
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Session de formation avec Gabriel Sapta |
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