Bilan Africain des championnats du Monde de Judo de Tokyo

Espoirs et déceptions
C’est dans une ambiance grandiose que se sont ouverts les Championnats du Monde de Judo qui se sont tenus à Tokyo du 9 au 13 Septembre 2010, au Yogogi National Gymnasium. Cette fête sportive du judo a coïncidé, cette année, avec le 150ème anniversaire de la naissance de Jigoro KANA, le père fondateur du Judo.
D’importants moyens et ressources humaines ont été mobilisés par les Japonnais pour faire de cet évènement une vitrine de leur sport roi, et par la même mettre en valeur les capacités techniques de leurs athlètes. Une participation record des pays a été enregistré (111 nations) avec un chiffre global de 847 athlètes inscrits dans les différentes catégories. Les Africains ont marqué leur présence avec une participation de 17 nations, en légère hausse en comparaison à la dernière édition de Rotterdam de 2009. Une représentation assez intéressante du Continent Africain à l’effet d’affirmer une présence à ces joutes annuelles de la Fédération Internationale de Judo, présidée par Mr Marius VIZER.

Ces championnats du Monde de Tokyo ont été une opportunité ratée pour les Africains malgré la médaille de Bronze de L’Egyptien dans la catégorie des +100 Kg, qui n’a en toute objectivité pas démérité. Toutefois, nous devons reconnaître que cette médaille ne constitue que l’arbre qui cache la forêt.
Et pourtant beaucoup d’espoirs s’étaient fondés sur certains athlètes qui ont brillé lors des derniers Jeux Olympiques de Beijing à l’image de l’Algérienne Soraya HADDAD qui avait glané la médaille de Bronze dans la catégorie des -52Kg. Cette dernière a été éliminée au premier tour laissant un goût amer à tous ceux qui ont rêvé d’un podium pour elle. L’amertume s’était déjà affichée avec la défaite du grand judoka Algérien Amar BENYEKHLEF dans la catégorie des -90 Kg à l’issue d’un deuxième tour avec un Néerlandais qui était à sa portée. Rappelons qu’à Pékin Il avait réussi un grand exploit en remportant la médaille d’argent. Les Tunisiennes ne sont pas en marge de ce naufrage sportif. Une déception non pas des moindres de MILED Houda et CHIKHROUHOU Nihel qui n’ont pas franchi les premiers tours qualificatifs .Beaucoup d’interrogations qui resteront peut être sans réponse. A défaut d’explications venues éclairer notre lanterne nous supposons que la déroute est imputable à des blessures avérées ou une préparation inadéquate à la hauteur de l’évènement. A ce rythme si aucune thérapie de choc n’est initiée le rêve Londonien ne sera qu’illusion et mirage. Dans la catégorie des -81 Kg le Marocain Safouane ATTAF a inscrit un bon parcours en remportant trois combats. Toutefois, selon Nacer OUARAB présent durant la durée des compétitions en sa qualité de membre de la Commission Education et Coaching, cet athlète aurait pu beaucoup mieux faire eu égard à ses différentes prestations positives lors d’importants tournois internationaux auxquels il avait pris part cette année. Dans la catégorie des -73 Kg l’Egyptien HAFIZ Hussein qui a réussi à se qualifier aux quarts de finale s’est incliné contre Nyam-Ochir SAINJARGAL de la Mongolie. Le Ghanéen Emmanuel NARTEY a réussi à passer comme même le cap des deux premiers tours.

Les Zambiens ont fait un résultat honorable. PUNZA Mathews -66 Kg a gagné deux combats et son compatriote Boas MUNYONGA a réussi un bon exploit en battant Sherai BOZOROV du Tajikistan par ippon.

L’ouverture du nouveau centre olympique de préparation de la FIJ à Alger est une occasion non pas des moindres qu’il faudrait bien saisir pour rehausser du niveau du Judo Africain et entreprendre de nouvelles perspectives pour faire du judo Africain un élément à part entière du mouvement sportif Africain et un facteur de développement irréversible. En outre, les bourses de préparation qui seront affectés incessamment par la Solidarité Olympique à une vingtaine d’athlètes est de bonne augure pour les deux années à venir. Le rêve est toujours permis pour peu qu’il soit accompagné de réelles ambitions et stratégies des pays Africains pour rivaliser avec les autres nations. Il est utile de citer les résultats probants des athlètes du pays du soleil levant. A l’issue de la quatrième journée le Japon a récolté pas moins de 24 médailles sur un total de 64 mises en jeu, soit un peu plus de 30%. Un chiffre qui ne laisse pas indifférent les acteurs du judo mondial. Affaire à suivre…